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se tenait près d’eux, et, quand elle le vit, son visage devint rouge comme une rose mousseuse ; elle-même ne savait pas pourquoi. Le roi dit : « Chère enfant, j’ai partagé mon royaume, que pourrai-je te donner ?

— Elle n’a besoin de rien, dit la vieille, je lui donne les larmes qu’elle a versées pour vous ; ce sont autant de perles plus belles que celles qu’on trouve dans la mer, et elles sont d’un plus grand prix que tout votre royaume. Et pour récompense de ses services, je lui donne ma petite maison. » Comme elle achevait ces mots, la vieille disparut. Ils entendirent les murs craquer légèrement, et, comme ils se retournaient, la petite maison se trouva changée en un palais superbe ; une table royale était servie et des domestiques allaient et venaient alentour.

L’histoire continue encore ; mais ma grand’mère, qui me l’a racontée, avait un peu perdu la mémoire : elle avait oublié le reste. Je crois pourtant que la belle-fille du roi se maria au comte, qu’ils restèrent ensemble dans le palais, et qu’ils y vécurent dans la plus grande félicité aussi longtemps que Dieu voulut. Si les oies blanches, qui étaient gardées près de la maison, étaient autant de jeunes filles (ne vous avisez point d’y entendre malice), que la vieille avait recueillies près d’elle, si elles reprirent leur figure humaine et restèrent en qua-