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Page:Baudry - Rue Principale 1 les Lortie, 1940.djvu/112

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RUE PRINCIPALE

— Tu ne penses pas qu’on ferait mieux de s’expliquer une bonne fois ?

— Est-ce bien nécessaire ?

— Pour moi, oui.

Ninette haussa les épaules. Il était visible qu’elle ne voyait pas, elle, la nécessité d’une explication.

— Écoute, Ninette, reprit Bob, tu ne peux pourtant pas me refuser cela !

— Qu’est-ce que nous pouvons avoir à nous dire ? Des choses désagréables ? C’est inutile, crois-moi.

— On peut difficilement parler dans la rue, comme ça, devant tout le monde. Ma machine est là. Viens faire un tour, veux-tu ?

— À quoi bon ? Et puis…

— Et puis ?

— Et puis, je n’ai pas grand temps.

La voix de Bob se fit presque suppliante :

— Voyons ! rien que dix minutes, cinq si tu veux. Tu as beau prétendre qu’on n’a rien à se dire, il me semble qu’on en a beaucoup au contraire.

— Soit, dit Ninette, cinq minutes.

***

Dès que l’auto eut quitté l’encombrement de la rue Principale et se fut engagée sur le chemin, beaucoup moins fréquenté, qui monte vers la gare, Bob rompit le silence.

— Tu dois être contente, dit-il, de la façon dont l’affaire de Marcel s’est terminée.

— Évidemment.

— Ninette, ce que je ne voudrais surtout pas que tu penses, c’est que j’ai essayé de nuire à Marcel. Quand j’ai réussi à faire parler le Grec