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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/26

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la même manière l’assemblée de ces dix vierges qui toutes étaient allées à la rencontre de l’époux, mais dont cing étaient folles (Matth. XXV, 1-12), pourquoi voudrions-nous condamner ses voies et ne voir que le mal là où ses yeux contemplent avec bonté tout ce qu’il y a mis de bien ? Pour quoi voudrions-nous hâter témérairement une séparation qu’il a réservée pour le dernier jour, et que Lui seul est capable de faire avec justice et amour ? L’expérience ne nous aurait-elle donc point appris que toute discipline ecclésiastique qui s’exerce autrement que par la Parole de Dieu est dangereuse et illusoire ; et que, puisque tout jugement humain est sujet à l’erreur, c’est au Seigneur que nous devons laisser le soin de juger son peuple, dans l’intime conviction que les affaires de la conscience ne doivent être traitées qu’entre Dieu et l’homme pécheur ?

Pour ces raisons et pour d’autres encore, que nous croyons basées sur l’Écriture sainte, nous nous plaçons franchement sur le terrain des églises qui, embrassant les multitudes dans leur sein, correspondent mieux aux compassions de Jésus et aux infinies richesses de sa grâce que ne le peuvent des églises qui, par principe, restreignent leur champ d’action. C’est là que nous désirons consacrer à Dieu les forces qu’il nous accorde, heureux si nous pouvions, dans le même esprit que Paul, annoncer Christ, en exhortant tout homme, et en enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous rendions tout homme parfait en Jésus-Christ (Col. I. 28).

Mais si la dissidence repose sur quelques erreurs de doctrine, si elle a exagéré quelques-unes des tendances dont les Luthériens font un reproche à la Réforme, cela ne doit pas nous empêcher de reconnaître le bien qu’elle nous a