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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/33

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craindre que le Papisme ne s’étendit parmi nous. On comprend que cette question ait pris une certaine importance aux yeux de quelques hommes effrayés des progrès que le Jésuitisme faisait dans d’autres parties de la Suisse. Et il est certain que plusieurs personnes ne prirent part à la révolution que parce qu’elles croyaient que le Protestantisme était en péril.

Mais comment s’est-il fait qu’immédiatement après la révolution, la question des Jésuites soit rentrée dans le silence, et que toute l’animadversion d’une partie de la population se soit concentrée sur ceux-là seuls qui étaient en mesure de faire opposition aux disciples de Loyola ? Il ne nous appartient pas de juger des intentions, mais les faits sont là pour prouver que les premières victimes de la révolution sont des citoyens paisibles, étrangers à la politique, dont on n’avait à craindre aucune opposition, et dont le seul crime était de se réunir pour prier et pour lire la Parole de Dieu. Des scènes de désordre et des vexations ont eu lieu indistinctement contre ces réunions, sans égard à leur caractère particulier ; on a confondu dissidents et nationaux ; et même on peut dire que c’est plus particulièrement contre les réunions présidées par des ministres de l’Église nationale qu’on s’est proposé de sévir. Le vote du Grand Conseil, dans sa séance du 20 mai, est là pour le démontrer. En sorte qu’il faut bien conclure que l’on en veut à tout ce qui fait profession de piété, et, en d’autres termes, aux doctrines de l’Évangile, à la religion de nos pères, à laquelle les pasteurs de l’église nationale que l’on met en cause, comme présidant des réunions en dehors du culte public, sont tous sincèrement attachés. On voudrait para-