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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/34

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lyser l’église nationale, parce que l’on n’aime pas les principes religieux dont elle est le représentant.

Hélas ! il est impossible de se le dissimuler ; c’est bien là ce que veulent, peut-être sans s’en rendre compte, quelques personnes qui, pour parvenir à leur but, n’ont pas craint de se servir de moyens universellement réprouvés. Comme certains mots ont à certaines époques une force irrésistible, on a pensé qu’on ferait jouer ce ressort ; aussi pour soulever un peuple, d’ailleurs paisible, a-t-on de nouveau donné cours, non plus seulement au mot de mômiers, mais à ceux de méthodistes, de jésuites protestants, qui devaient frapper au but. C’est par ces mots, adroitement employés, qu’on est parvenu non-seulement à exciter des hommes étrangers à toute question religieuse, mais encore à tromper des personnes attachées à notre église, en leur inspirant des préventions contre les enseignements de leurs pasteurs.

Où tout cela nous mènera-t-il ? Nous ne pouvons le prévoir. Ce qu’il y a de plus manifeste pour le moment, c’est que l’incrédulité a pris un nouvel élan ; si elle ne supportait qu’avec peine la pression morale que lui faisaient ressentir les progrès de la piété et des bonnes mœurs, elle ne craint plus maintenant de se montrer au grand jour. Il est probable que les Jésuites s’en réjouissent en secret ; car ils savent, par une longue expérience, qu’il est plus facile d’entrer en pourparlers avec elle qu’avec la foi opiniâtre des huguenots protestants. Rien n’est plus accommodant en effet que la religion de Rome, et l’on sait assez les avances qu’elle fait aux incrédules et les facilités qu’elle accorde à l’indifférence religieuse, pour pouvoir affirmer que, si l’église nationale est restreinte dans son action, le Catholicisme