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CHAPITRE V


Influence du corset sur l’état général

Le corset ne doit-il point retentir d’une façon désastreuse sur l’état général, en détruisant la bonne harmonie qui existe dans le fonctionnement de tous les organes ? Évidemment oui, étant donné surtout que les organes les plus touchés sont précisément ceux où se trouve la source de notre existence. C’est ainsi qu’en comprimant le poumon et le cœur nous avons vu que le corset rétrécissait, en même temps, le champ de l’hématose et produisait la désoxygénation du sang ; en altérant donc les qualités du sang et en l’appauvrissant, on fait de l’organisme un champ de culture tout préparé pour la tuberculose et l’on trouve ainsi réalisées d’excellentes conditions pour la production des maladies de l’appareil circulatoire, et notamment de la chloro-anémie.

La chloro-anémie peut être, en effet, une conséquence de l’usage prématuré et abusif du corset ; car ce n’est pas au moment où les organes se développent qu’on doit les comprimer outre mesure. À l’époque de la puberté, où les organes non entièrement développés jouissent de toute l’intégrité de leurs fonctions, si la jeune fille se serre il n’est pas rare de voir à la fraîcheur du printemps de la vie succéder un état d’anéantissement général qui, plus tard, détermine de funestes effets qu’on désigne sous le nom de chlorose. Meinert, dans une longue étude sur les fâcheuses conséquences du corset, donne deux causes à la chlorose, « la gastroptose produite par le corset et la puberté », et il conclut :