Page:Baussan - La Mirlitantouille, paru dans La Croix, 27 septembre 1925.djvu/8

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Quand il ne se bat pas, à la tête de ses chouans, contre un détachement de grenadiers, Boishardy est au château de la Ville-Louet, où fleurit, entre lui et la toute jeune Joséphine de Kercadio, la plus fraîche des idylles. Il pêche tranquillement à la ligne, tandis qu’un bataillon tout entier est à ses trousse. N’est-il pas gardé par ses chouans, gardé par tous les gens du pays ?

C’est qu’en réalité ce n’est pas la République qui commande alors en cette Bretagne où « chaque champ est une forteresse, chaque arbre masque un piège » ; c’est la chouannerie, c’est Boishardy et les autres chefs qui lui ressemblent et qui se tiennent en une étroite correspondance. « Il faut se résigner à l’évidence, dit M. Lenotre ; en cet automne de 1794 les royalistes sont maîtres de la Bretagne, d’autant plus redoutables qu’on ne peut les atteindre. »