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DONZELLINUS.

quella schiera [1]. Le Doni répondit qu’ilvétait issu d’un homme qui avait apporté de Rome le présent d’armoiries que l’on faisait aux Florentins ; que la postérité de cet homme subsista dans Florence jusqu’au temps de Farinata de gli Uberti ; qu’en ce temps-là, un Francesco Doni, qui était du parti des Gibelins, aima mieux sortir de Florence, que de consentir qu’elle fût démantelée [2]. Il épousa une femme qui était de Fiésole : de ce mariage sont sorties plusieurs familles établies à Pistoie, en Hongrie, et au royaume de Naples. Salvin Doni était issu de celui-là. Il fit un sonnet auquel Dante répondit, et qui se trouve imprimé dans un recueil d’anciennes pièces [3]. Le Dictionnaire de Moréri fait mention des branches de cette famille qui se sont établies en France.

Vous noterez que tous les Doni ne sont point nobles ; il y en a qui sont issus d’un facteur qui prit le nom de son maître. Evvi un’ altra parte de’ Doni, che son nati d’un fattore, il quale faceva le facende loro, come ne sono molti nella città di Firenze, i quali usurpano spesso la robba ed i nomi delle case nobili, dove hanno fatto la fattoria molto tempo ; cosa molto infame e vituperosa [4]... vi saprò dire quali son i Doni nobili discesi dalla vera casa, e quali sono i plebei venuti per via di fattorie [5].

  1. La Zucca del Doni, folio 312 verso.
  2. Leandre Alberti, Descritt. di tutta l’Italia, folio m. 44 verso, narre autrement le fait, et sans rien dire de ce Doni.
  3. Tiré d’une lettre du Doni imprimée à la fin de sa Zucca, folio 314.
  4. Le Doni, folio 314 verso de la Zucca.
  5. Là même, folio 315.

DONZELLINUS (Jérôme), savant médecin italien, et auteur de quelques livres (A), florissait au XVIe. siècle. Il était né à Orzi-Nuori, au territoire de Bresce, et pratiqua la médecine dans Bresce pendant quelque temps ; mais il fut contraint d’en sortir, à cause d’une querelle de plume où il s’était engagé contre Vincent Calzaveglia, pour soutenir Joseph Valdagne [a]. C’étaient deux médecins, dont le premier publia un livre contre l’autre, et fut réfuté d’une maniere si terrible par Donzellinus, qu’il fallut que Joseph Valdagne et son défenseur abandonnassent la ville de Bresce. Celui-ci se retira à Venise, et y pratiqua avec beaucoup de succès ; mais on prétend qu’il y fit une fin tragique ; et qu’ayant été accusé d’avoir offensé d’une manière exécrable la majesté de la religion, et celle de l’état, il fut condamné à être jeté dans l’eau [b]. Le Cozzando, qui me fournit cet article, met cela à l’an 1560. On attribue à ce médecin un livre qui pourrait bien être d’un autre Jerôme Donzellinus (B).

  1. Médecin à Bresce, et natif de Vérone.
  2. Leonardo Cozzando, della Libraria Bresciana, pag. 197, 198.

(A) Il est auteur de quelques livres. ] Il traduisit de grec en latin le Traité de Galien de Ptisanâ, et VIII harangues de Thémistius [1]. Ses Consilia et Epistolæ medicæ se trouvent dans le recueil que Scholzius publia l’an 1598, à Francfort. Sa lettre De naturâ, causis et curatione febris pestilentis, ubi insuper de Theriacæ naturâ et viribus exactius disseritur, fut imprimée à Venise, l’an 1570, in-4o. [2].

(B) On lui attribue un livre, qui pourrait bien étre d’un autre Jérôme Donzellinus. ] Il est intitulé Remedium ferendarum injuriarum, sive de compescendâ irâ, et fut imprimé à Venise, l’an 1586, in-4o. ; à Altorf. l’an 1587, in-8o. ; et à Leyde, l’an 1635, in-12 [3]. Le Catalogue d’Oxford, Lindenius renovatus, Leonardo Cozzando, Konig, etc., le donnent au même auteur qui a fait les livres dont j’ai

  1. Imprimées à Bâle, apud Petrum Pernam, 1559, in-8o. Epit. Gesneri, pag. m. 775.
  2. Voyez Lindenius renovatus, pag. 419, 420.
  3. Cette édition contient deux cent cinquante-six pages.