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MACÉDO.

Augustini, cujus doctrinæ est addictissimus, templo, trium spatio dierum anno 1685 de omni planè scibili theses exposuit, ac respondit ; verùm et ex improviso de quâcumque re sibi propositâ, copiosum, concinnumque sermonem habuit, oppositasque, ne dum diversas doctorum opiniones catholicorum ingeniosissimè defendit.

(E) Les bibliothécaires des jésuites n’ont fait mention que des ouvrages qu’il publia avant que d’entrer chez les cordeliers. ] Ce sont des thèses de rhétorique qu’il fit soutenir dans Madrid. et des poésies lyriques sur l’apothéose de François Xavier, et de sainte Élisabeth, reine de Portugal, ou des élégies sur la mort de François de Mendoza, et outre cela un abrégé de chronologie, depuis le commencement du monde jusques à l’année 1633. Un traité de l’art poétique, et la vie de don Louis de Ataide, vice-roi des Indes. Ce dernier ouvrage est en espagnol.

(F)Don Nicolas Antonio[1] donne le titre de quelques autres. ] Des deux dont je parle dans la remarque (B) ; des Elogia Gallorum, à Aix en Provence, 1642, in-4o. ; du Tessera Romana authoritatis pontificiæ adversùs Buccinam Thomæ Angli, et Lituus Lusitanus, hoc est Apologia mentis Innocentii X adversùs Thomam Anglum, à Londres, 1654, in-4o. ; du Scrinium divi Augustini de prædestinatione gratiæ, et libero arbitrio, à Paris, 1648, in-4o. ; du Mens divinitùs inspirata sanctissimo P. N. Innocentio X super quinque propositionibus Cornelii Jansenii, à Londres, 1643, in-4o. ; du Scholæ theologiæ positivæ ad doctrinam Catholicorum et refutationem Hæreticorum apertæ, à Rome, 1664, in-folio ; et de plusieurs autres. Je ne garantis pas que don Nicolas Antonio marque bien partout le lien et l’année de l’impression. Consultez Konig[2] qui vous dira que Macédo a publié XLVII volumes : il donne le titre de quelques-uns, et nous renvoie à l’Italia regnante de M. Leti[* 1]. Le XIIIe. Giornale de’ Letterati de l’an 1676, nous apprend que le Schema sacræ congregationis Sancti Officii Romani, imprimé à Padoue l’an 1676, était le XLVIIe, tome des œuvres du père François Macédo. On élève l’inquisition jusques aux nues dans cet ouvrage : que dis-je, jusques aux nues ? on en met la première institution dans le paradis terrestre, et l’on prétend que Dieu commença d’y faire la fonction d’inquisiteur, et qu’il la continua hors du paradis contre Caïn, et contre ceux qui bâtirent la tour de Babel ; et que saint Pierre agit en la même qualité contre Anamias et Saphira, et qu’il la transmit aux papes qui en investirent saint Dominique et ses successeurs. C’est ainsi que Macédo prouve par l’écriture la justice de ce tribunal[3]. Je ferai mention ci-dessous [4] de sa réponse au critique de l’apologiste d’Annius de Viterbe.

  1. * Niceron, dans le tome XXV de ses Mémoires, a donné un catalogue curieux des ouvrages de Macédo ; mais il en oublie plusieurs qui n’ont point été imprimés, et que l’auteur composa pendant qu’il était jésuite. Joly donne les titres de six, dont un seul est mentionné dans Sotuel. Dans l’Italia regnante, à laquelle renvoie Konig, on trouve le catalogue de tous les ouvrages qu’avait composés Macédo. Ce catalogue, fait par l’auteur lui-même, et qu’il avait fait imprimer à la suite de son Myrothecium morale, 1675, in-4o., a été réimprimé dans le Polyhistor. de Morhoff, liv. I, chap. XXII., n°. 40. Ce catalogue qui, dans l’Italia regnante au moins, offre beaucoup de fautes d’impression, a donné lieu à une inadvertance de la part de Joly. Joly s’étonne que ce catalogue porte à deux mille six cents le nombre des poëmes épiques composés par Macédo. « Quand chaque poëme épique, dit-il, n’aurait coûté qu’une semaine à l’auteur, il n’aurait pu composer les deux mille six cents que dans l’espace de cinquante années, il faut sans doute que ces poëmes ne fussent guère plus longs que les épîtres des Lacédémoniens. » Or voici le texte tel qu’on le lit, soit dans le Myrothecium, soit dans l’Italia, soit dans le Polyhistor. : Poëmata epica recitavi publicè quadraginta octo. Elegias composui centum viginti tres… poemata epica justa bis mille sexcenta… Joly n’a pas fait attention à l’épithète de justa, qui indique qu’il est question de poemes funèbres ou funéraires. Quant au mot epica, il est mis pour indiquer la mesure des vers employés dans ces poëmes, en opposition à ceux que l’auteur avait employés dans ses élégies.
  1. Bibliotheca Scriptor. hispan., tom. I, pag. 337.
  2. Konig, Biblioth. vet. et nova, pag. 491.
  3. Voyez le XIIIe. Journal d’Italie, 1676, pag. 201, 202.
  4. Dans la première remarque de l’article suivant.

MACÉDO (Antoine), frère du précédent, naquit à Conimbre l’an 1612, et se fit jésuite l’an 1626. Il enseigna les humanités et la morale ; il prêcha, et