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MALDONAT.

commissaires [1] ; et voilà quelle fut l’issue de ce procès. Il y eut un député de Frise qui demanda que l’on procédât contre les accusateurs, et qui s’offrit de prouver par des pièces authentiques, que Lubbertus avait eu ordre de se porter pour accusateur. Cette instance remua si fort les humeurs, que les députés politiques recoururent aux coups de marteau, dont ils se servaient quand ils voulaient imposer silence. Communi collegarum nomine coram synodo protestari, salvo jure ut agant contrà accusatores ; partes autem accusatorias domino Sibrando esse demandatas, constare ex litteris quibusdam publicis, quas è sinu deprompsit, ac coràm synodo legi postulavit : increbescenti hâc in expostulatione plurium fervori, ac multiloquio, modum imponunt delegati politici malleo suo, quo mos est silentium obstrepentibus imperare [2].

(D) Voici le titre de... ses écrits imprimés. ] Je le tire du Diarium Biographicum du sieur Witte, où se trouvent ces paroles [3] : Reliquit Collegia Theologica ; Locos Communes ; Distinctiones et Regulas Theol. ac Philosophicas ; Opuscula Philosophica ; Πρῶτον ψεῦδος Anabaptistarum ; Πρῶτον ψεῦδος, sive ostensionem primi Falsi Arminianorum [* 1] ; Prælectiones pro Perkinso contrà Arminium : Disceptationes de Triuno vero Deo, etc. Notez que la plupart de ces livres sont posthumes, et qu’ils ont été publiés par les soins d’un Polonais [4], qui était ministre d’une petite ville de Frise, et qui depuis fut professeur en théologie à Franeker. Il promettait d’en publier plusieurs autres. Voyez sa préface des lieux communs de Maccovius. Il les fit réimprimer avec bien des corrections, et bien des augmentations, tirées des manuscrits de l’auteur. Son épître dédicatoire est datée de l’an 1649. L’édition dont je me sers est de l’an 1658.

(E) Il acté accusé de plagiarisme. ] Celui qui a fait cette découverte la propose modestement, et sans oublier les louanges de Maccovius. Voici en quels termes : Imò ne absolvi quidem crimine hoc planè potest inter theologos nostros, vir alioqui subtilissimus, Johannes Maccovius. Quod si enim inspicere non detrectes Exercitationes ipsius Remonstrantium hypothesibus abhinc annos aliquot oppositas, docebunt te oculi tui, eximiam earum partem non tantùm quoad [* 2] materiam, sed quoad ipsa etiam verba, è Belgico latinè versa, è [* 3] Clar. Molinæi anatome Arminianismi compilatam esse. Quod in doctore, extemporanei acuminis honore alias celebratissimo, miratus semper fui [5].

  1. * Voici la note qu’on lit sur cette remarque, dans la Bibliothéque française, XXX, 2 : « M. Witte, que Bayle a suivi, ne fait pas une énumération complète des œuvres de Makowski. Cet auteur a composé plus de deux ouvrages auxquels il a donné le titre de Πρῶτον ψεῦδος. C’était son titre favori. Le Recueil, publié par Nicolas Arnoldus, Franeker, 1647, et intitulé, J. Macovius redivivus, en contient cinq : Πρῶτον ψεῦδος pontificiorum ; Πρῶτον ψεῦδος socinianorum ; Πρῶτον ψεῦδος lutheranorum ; Πρῶτον ψεῦδος arminianorum ; Πρῶτον ψεῦδος anabaptistarum. On y trouve aussi Casus conscientiæ ad normam doctrinæ socinianæ, et un Traité intitulé Anti-Socinus, dont M. Baillet ne parle pas dans son Recueil des Anti. C’est un Traité divisé en deux parties, dont la première a pour titre : De modo disputandi cum adversariis in genere, et la seconde simplement : Anti-Socinus. Enfin j’y trouve un petit Traité de sept pages, intitulé : Appendix de atheis. » J’ajouterai que l’Anti-Socinus de Makowski a été inconnu à P. Marchand, qui dans son Dictionnaire, au mot Anti-Garasse, page 50, ne parle que de l’Anti-Socinus de Gentillet, dont Bayle a fait mention dans l’article Gentillet, à la fin de la remarque (B), tom. VII, pag. 72.
  2. (*) Maccov. Colleg. theolog., disp. 4 et 11.
  3. (*) Molin. Anatom. Armianism., cap. 5 et 24.
  1. Legitur, et per plura synodi suffragia approbatur, sententia deputatorum in causâ Maccovianâ ; qui eum ab omni hæresi absolvendum censuerunt ; sed monendum, ut theologiam docendi modum commodiorem sequatur, verborumque formis ex sacrâ scripturâ petitis utatur ; etiam justam eum reprehensionem incurrere ob quasdam propositiones ab ipso crudiùs et rigidiùs assertas. Balcanquallus, ibidem, pag. 5-6, col. 1.
  2. Balcanquallus, apud Epist. eccl. et theol., pag. 576, col. 1.
  3. Ad 24 jul. 1644.
  4. Nommé Nicolas Arnoldus. J’ai donné son article, tom. II, pag. 432.
  5. Saldenus, de Libris, pag. 156.

MALDONAT (Jean), prêtre à Burgos dans la Castille, florissait environ l’an 1550. Il écrivait bien en latin, et il publia un écrit pour recommander l’é-