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MARGARIN.

tur, quàm ut laudatorem hunc suum miserè discerperent ac laniarent. Scin’ tu quas ei pro suis laudibus grates reddant ? Quibus clogiis virum talibus pro meritis exornent [* 1] ? Virulentissimum scriptorem vocant ; artis diabolicæ multoties convictum, hominem frontis ad omne mendacium prostitutæ, theologastrum, sophystam, sycophantam dirâ calummiandi libidine citrà modum ac legem efferatum, protervum, ominosum convitiatorem, audacissimum impostorem, fanaticum vatem. Piget plura de teterrimis istorum convitiatorum venenis dicere. Hos suos rabiosissimos ac maledicentissimos obtrectatores, pro laudibus, quibus immerentes affecerat, turpissima probra rependentes, et plenis in eum plaustris effundentes habet tamen epicrita pro cordatis, gravibusque disputatoribus [1]. La même apologie nous apprend [2], 1°. que David Blondel écrivit à des Marets pour le blâmer de s’être mêlé dans les querelles des jansénistes et des jésuites ; 2°. que le janséniste [3] qui avait tant maltraité M. des Marets avait forgé un roman ; c’est que les ministres de Charenton avaient poussé celui de Groningue à reconnaître pour orthodoxes les disciples de Jansénius, afin de les rendre odieux aux jésuites, et de se venger des injures que les jansénistes avaient publiées contre Labadie. M. Daillé répond que ceux qu’on accuse de cet article en sont si innocens, qu’ils auraient conseillé de très-bon cœur à leur confrère de Groningue de n’entrer pas dans cette querelle, mais de laisser battre ces deux partis. Quæ quàm falsò, quamque mendaciter conficta sint, nemo scire vel testari meliùs atque certiùs potest, quàm Epicrita, qui sui in edendâ illâ jansenianæ catecheseos censurâ consilii unus sibi optimè conscius est. Nos quidem, quos fabulator totius rei auctores fuisse fingit, tantùm ab eo quod iste comminiscitur, abfuisse novit Deus, ut Epicritam, si nos ille consuluisset, etiam à scribendo deterrituri fuerimus, suasurique ut benè compositos cum suis bitis bacchios inter se digladiari, dignisque utrimque romano supercilio iris ac ictibus bacchari sineret ; neve quos certandi rixandique æstus atque libido tam commodè commiserat, eos intempestivo alloquio divulsos in se provocaret, atque converteret [4].

(L) Un homme qui avait composé un livre fort désobligeant contre lui, reçut ordre de le supprimer. ] Il était intitulé Ismaël Gallus. L’auteur, nommé Steinbergius, vivait à Herborn, sujet des comtes de Nassau, qui l’obligèrent à supprimer son ouvrage [5].

  1. (*) Hier. ab Angelo forti. epist. 1, a. D. 1654. edita. pag. 14, 15.
  1. M. Daillé, à la page 428 du même livre, parle ainsi : Ex his suis laboribus nihil ad eum pro exspectatis triumphis rediisse vidimus, quam a Romanis quidem librorum censoribus eam notam, de quâ non erat, quod hic tantoperè gloriaretur, Jansenianis verò tria convitiorum et maledictorum plaustra, quæ in eum ab Hieronymo ille personato, de quo alibi suprà diximus, totâ plaudente Lutetiâ effundi inviti ac dolentes spectavimus.
  2. Pag. 428.
  3. C’est M. Hermant. Il se déguisa sous le nom de Hieronymus ab Angelo forti.
  4. Dallæus, in Vindiciis apologiæ pro duabus Synodis, part. I, cap. VI, pag. 133, 134.
  5. Voyez le Ve. tome des Œuvres de Jacques Alting, pag. 393.

MARGARIN (Corneille), abbé du mont Cassin, et archiviste général de l’ordre, a été un des grands compilateurs qui aient vécu dans le XVIIe. siècle. Il naquit l’an 1605, et mourut le 11 de février 1681 [a]. Les ouvrages qu’il a publiés ne donnent qu’une idée imparfaite de son application infatigable. Pour se la bien représenter, il faut joindre avec ce qui est imprimé, ce qui ne l’est pas (A).

  1. Prosper Mandosius, in Biblioth. Romanâ, cent. V, num. 66.

(A) Pour se bien représenter son application, il faut joindre ce qui est imprimé avec ce qui ne l’est pas. ] Voici ses ouvrages de la première espèce : Justinianus magnus Æniciæ familiæ restitutus : Discorso apologetico in corroborazione della verità di un instrumento concernente la famiglia de Capizucchi ; Bullarium casinense en deux tomes ; Inscriptiones antiquæ Basilicæ sancti Pauli de