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MARILLAC.

de bonnes mesures pour prévenir les malheurs dont le royaume était menacé [a] ; mais ne voyant point d’apparence d’y réussir, il tomba dans une tristesse qui lui causa une maladie dont il mourut bientôt après [b]. Ce fut le 2 de décembre [* 1] 1560, dans son abbaye de Saint-Père. Gabriel de Marillac son frère était mort avocat général au parlement de Paris, en 1551, et avait été un habile homme, et d’une probité exemplaire. Consultez M. de Thou [c]. Vous trouverez dans le Dictionnaire de Moréri un fort long article de notre Charles de Marillac, et beaucoup de détails sur plusieurs personnes de cette famille ; mais vous n’y trouverez rien de François de Marillac, avocat au parlement de Paris sous Henri II. J’en dirai quelque chose dans mon commentaire (C). Je ne pense pas que l’avocat dont j’ai parlé ci-dessus [d] soit différent de ce Charles de Marillac, dont la Croix du Maine a dit que c’était un gentilhomme parisien, parent de l’archevêque de Vienne, avocat en parlement, etc., jeune homme fort docte en grec, et bien versé en beaucoup de sciences, et qu’il mourut à Paris, l’an 1581 ou environ, au grand regret de tous ses amis [e]. Je vois dans le père Anselme [f] un Charles de Marillac qui mourut conseiller au parlement de Paris, le 10 d’avril 1580, et qui était fils de Guillaume de Marillac, frère de l’archevêque de Vienne. Il n’y a point de différence entre cet avocat et ce conseiller (D). Notez que la Croix du Maine remarque que ce prélat a écrit plusieurs œuvres, desquelles il s’en trouve peu d’imprimées ; et que celles qui le sont ne se vendent avec privilége, et pour cause [g]. Gilbert de Marillac, baron de Puisac et de Saint-Genest, frère aîné de notre archevêque de Vienne, [h] écrivit l’Histoire de la Maison de Bourbon, entre autres la vie et les grandes actions du connétable Charles de Bourbon, jusques au mois de mars 1521 commença sa révolte. Antoine de la Val, géographe du roi et capitaine de son château de Moulins......... a inséré cette histoire dans ses œuvres imprimées en 1605. Le véritable nom de cette famille était Marlhac (E).

  1. * La Monnoie dit le 3 décembre.
  1. Voyez, tom. IX, pag. 348, l’article Longvic, remarques (A) et (B).
  2. Undè Viennensis in profundum mœrorem et ex mœrore in letalem morbum incidit ex quo paulò post decessit. Thuan., ubi infrà.
  3. Thuanus, lib. XXIV, init., pag. m. 520, ad ann. 1560. Voyez la remarq. (E).
  4. Citation (83) de l’article Henri III, tom. VIII, pag. 44.
  5. La Croix du Maine, pag. 46.
  6. Ans., Hist. des grands Offic., p. 252.
  7. La Croix du Maine, pag. 46.
  8. Vigneul Marville, Mélanges d’Histoire et de Littérature, tom. II, pag. 17, édit. de Hollande, 1700.

(A) Il... prononça une harangue où l’érudition et l’éloquence n’éclatèrent pas moins que son zèle pour la réformation des désordres de l’église et de l’état. ] Vous la trouverez toute entière dans le président de Laplace, au livre III de l’État de la Religion et République ; et dans l’Histoire de François II, composée par Louis Régnier. Ces deux écrivains s’accordent à dire que l’archevêque de Vienne, qui opina après les autres conseillers du conseil privé, emporta le prix et l’honneur. Car comme il était personnage doué de dons et grâces singulières, employé de long-temps ès ambassades d’importance près et loin