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MARTIN. MARTINENGHE.

ron l’an 1633. Il prétendait donc que l’édition d’Aldus était de l’an 1563, plus ou moins. C’était s’abuser ; car cette édition est de l’an 1517. Si l’on veut donner un autre sens à ses expressions, on prétendra qu’il veut dire que les éditions modernes, qui ont mis doctis, sont postérieures de soixante et dix ans à celle d’Aldus ; mais outre qu’il se serait mal exprimé, il faudrait encore qu’il voulût parler de certaines éditions faites l’an 1587. Or personne ne marque aucune édition d’Ausone de cette année-là, et il est sûr que celles de l’an 1588 ne méritent point d’être plutôt mises en ligne de compte que les précédentes,

(B) ... Et quelques traités concernant la réformation du calendrier. ] M. Thomassin Mazaugues, conseiller au parlement d’Aix, a bien voulu se donner la peine de m’instruire des particularités suivantes [1] : « Hugolin Martelli était Florentin : il vint en France avec Catherine de Médicis il fut fait évêque de Glandèves le 10 janvier 1572. Voici les livres imprimés que j’ai de lui : De anni integrâ in integrum restitutione, dédié au cardinal Sirlet, et imprimé in-4°., à Florence en 1578, divisé en trente-quatre petits articles, et ne contenant en tout que quarante-trois pages. Il fit réimprimer cet ouvrage à Lyon en 1582, in-8°., augmenté, et y ajouta le traité suivant : Sacrorum temporum assertio, qu’il dédia à Louis Martelli son frère, chanoine de Florence. En 1583 il fit aussi imprimer à Lyon, in-8°., le livre suivant : La chiave del Calendario Gregoriano, qu’il dédia à Ottavio Bandini, référendaire, abbé de Casanuova, qui est un ouvrage de 362 pages et le plus considérable. Voilà, monsieur, ce que je sais de Martelli. Il n’y a pas de monumens considérables de lui dans son église : il a fait quelques fondations pieuses, et voilà tout. Sa famille n’a eu aucune suite dans cette province. Nous avons eu un médecin fameux de ce nom, qui a écrit, et qui est mort depuis quinze ans ; mais il n’était pas de la même famille : ce médecin était très-savant, parlant toujours de Fabus de la médecine, et il écrivait là-dessus. »

  1. Extrait d’une lettre écrite à Aix en Provence, le 2 d’août 1700.

MARTIN Polonus. Cherchez Polonus, tom. XII.

MARTINENGHE (Tite-Prosper), religieux bénédictin, natif de Bresce, et d’une famille de comtes, se rendit illustre par l’intelligence des langues savantes. La réputation qu’il s’était acquise obligea le collége des cardinaux à le faire venir à Rome sous le pontificat de Pie IV, pour lui donner la commission de revoir et de corriger les Œuvres de saint Jérôme qui furent ensuite imprimées par Paul Manuce. Il revit aussi les Œuvres de saint Chrysostome et celles de Théophylacte, et la Bible grecque qui fut imprimée à Rome. Pour le récompenser de tant de travaux, Pie V songea à l’élever aux dignités ; mais ce religieux n’eut pas plus tôt su cette nouvelle, qu’il se retira au couvent de sa patrie, où il employa son loisir à faire imprimer plusieurs ouvrages (A). Il mourut fort vieux à Bresce, dans le monastère de Sainte-Euphémie, l’an 1594 [a].

  1. Tiré della Libraria Bresciana nuovamente aperta da Leonardo Cozzando, parte prima, pag. 307 et suiv.

(A) Il employa son loisir à faire imprimer plusieurs ouvrages. ] Il publia le Bellezze dell’ Huomo conoscitor di se stesso : ce sont des discours que la lecture de Platon lui fournit. Il entendait bien la langue grecque, et il avait beaucoup d’inclination à la poésie. De là vint qu’il publia quantité de poëmes et en latin et en grec, la plupart sur des matières de dévotion. Celui qu’il fit en l’honneur de la Sainte Vierge est divisé en plusieurs hymnes dont le nombre égale celui des années qu’elle vécut. Il a