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NANNIUS.

chilochi de temporibus Epitome lib. I ; Xenophontis de Æquivocis, lib. I ; Berosi Babylonici de Antiquitatibus Italiæ ac totius orbis, lib. V ; Manethonis Ægyptii supplementa ad Berosum, lib. I ; Metasthenis Persæ, de Judicio temporum, et Annalibus Persarum, lib. I ; Philonis Hebræi de Temporibus, lib. II ; Johannis Annii de primis Temporibus, et quatuor ac viginti regibus Hispaniæ, et ejus Antiquitate, lib. I ; Ejusdem de Antiquitate et Rebus Ethruriæ, lib. I ; Ejusdem Commentariorum in Propertium de Vertumno sive Jano, lib. I ; Q. Fabii Pictoris de aureo Sæculo, et Origine urbis Romæ, lib. II ; Myrsili Lesbii de Origine Italiæ, ac Turrheniæ, lib. I ; M. Catonis Fragmenta de Originibus, lib. I ; Antonini Pii Cæsaris Augusti Itinerarium, lib. I ; C. Sempronii de Chorographiâ sive Descriptione Italiæ, lib. I ; Joannis Annii de Ethruscâ simul et Italicâ chronographiâ, lib. I ; Ejusdem quæstiones de Thusciâ, lib. I ; Cl. Marii Aretii, patricii Syracusani, de Situ insulæ Siciliæ, lib. I ; Ejusdem Dialogus in quo Hispania describitur. La première édition de cet ouvrage est celle de Rome, chez Eucharius Silber, 1498. La seconde se fit à Venise la même année, chez Bernardin Vénéto : mais on n’y mit pas les commentaires de Jean Annius. Il s’en est fait depuis ce temps-là d’autres en divers lieux : je me sers de celle d’Anvers, 1552, in-8°. L’auteur dédia ces livres à Ferdinand et à Isabelle. Il leur dit qu’il les leur dédie, parce qu’ils furent découverts au temps que leurs majestés subjuguèrent le royaume de Grenade. Il prétend les avoir trouvés à Mantoue [* 1], lorsqu’il y était avec son patron Paul de Campo Fulgose, cardinal de saint Sixte [1]. L’ouvrage, au reste, n’est pas divisé en XXVII livres, comme l’assure Moréri, mais en XVII. Cette faute n’est pas peut-être de Moréri, mais de ses imprimeurs.

(B) Presque tous les savans firent peu de cas de cette publication. ] L’article d’Annius de Viterbe, dans Vossius, est fort bien rempli, et M. Moréri n’en a pas mal profité. De là vient qu’on trouve dans son Dictionnaire un récit assez curieux et assez ample touchant ce dominicain. On y voit le nom de plusieurs savans qui l’ont réfuté : mais on fera bien d’aller à sa source, c’est-à-dire à Vossius même, qui nomme encore d’autres censeurs, et qui cite leurs paroles. Pinéda en nomme plusieurs autres [2]. André Schott a inséré dans l’un de ses livres [3] deux savantes digressions. La première est un morceau des origines d’Anvers publiées par Goropius Bécanus ; la seconde est la traduction de la censure que Gaspar Barreiros publia contre Annius. Il la publia d’abord à Rome, en latin [4] ; et puis en sa langue maternelle qui était le portugais. On a inséré cette censure selon l’édition latine, dans la compilation d’Annius, imprimée en Allemagne, par les Commelins ; mais André Schott nous la donne selon l’édition portugaise qu’il a traduite en latin. Don Nicolas Antonio n’a point su que Gaspar Barreiros eût publié en latin cette critique : il ne parle que de l’édition portugaise [5]. Barreiros et Goropius Décanus font voir clairement la supposition. La Popelinière écrivit aussi contre Annius [6] ; je ne sais point si son écrit a vu le jour. Le savant Onuphre Panvini se déclara contre ces mêmes écrits [7] ; et l’on vit paraître à Boulogne, l’an 1638, une lettre de Jean-Baptiste Agucchi, où ces prétendus anciens auteurs sont réfutés d’importance. Le père Noris a cité [8] un homme [9] qui avait écrit depuis peu contre cet ouvrage d’Annius. Je pense que Volaterran et

  1. * Leclerc observe qu’Annius dit avoir trouvé à Mantoue, deux seulement des ouvrages contenus dans son Recueil : savoir, le Traité de M. P. Caton, et les fragmens de l’Itinerarium Antonini.
  1. Voyez l’épître dédicatoire de ses Questions : elle est à la page 594 de son livre, à l’édition d’Anvers, 1552, in-8° :
  2. Lib. VII de Salomone, cap. XXVII, num. 4, apud Theophil. Raynaud., de malis et bonis Libris, num. 269, pag. m. 164.
  3. Intitulé : Hispaniæ Bibliothecâ. Voyez-y la page 354 et suiv.
  4. Schottus, in Hispaniæ Bibliothecâ, p. 355.
  5. Imprimée l’an 1557. Voyez la Biblioth. Hispaniæ Script. de Nicolas Antonio, tom. I, pag. 398.
  6. Histoire des Histoires, pag. 209.
  7. In Antiquitatibus Veronensibus.
  8. In Cenotaph. Pisanis, p. 5. Cet ouvrage fut imprimé l’an 1681.
  9. Il s’appelle François Sparaverius, et est de Vérone.