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SCOT.

nibus Timothei Bright, l’an 1584 in-8°. Son Idea Medicinæ secundùm logicas leges informandæ, sortit de dessous la presse à Lemgow, la même année, in-8°. I] y joignit un traité de Inspectione urinarum contra eos qui ex quâlibet urinâ de quolibet morbo judicare volunt. Item de Hydrope, de Podagrâ, et Dysenteriâ Physiologia corporis. Son ouvrage de Sagarum Naturâ et Potestate deque his rectè cognoscendis et puniendis, ubi de purgatione earum per aquam frigidam contra Johannem Ewichium et Henricum Neuwaldum, fut imprimé à Marpourg, l’an 1588, in-8°. Son Anti-Piscator Logicus ad logicas exercitationes Johannis Piscatoris respondens, fut imprimé à Bâle, la même année, in-8°. Je ne pense pas qu’il fût un anti-ramiste, comme l’a cru M. Baillet [1] à cause de ce livre-là. Il qualifie Ramus dans une épître dédicatoire [2], philosophiæ sincerioris antistes. N’oublions pas qu’il procura une nouvelle édition du Thesaurus Pauperum Petri Hispani, et du Thesaurus Sanitatis de Liébault, à Francfort, 1578, in-8o.

  1. Au tom. II des Anti, art. 140.
  2. Celle du Rerum physicarum juxta leges logicas methodica Explicatio.

SCULTET (Abraham), professeur en théologie à Heidelberg, et auteur de plusieurs livres (A), naquit à Grunberg dans la Silésie, le 24 d’août 1566 [a], et apres y avoir étudié jusques à l’année 1582, il fut envoyé à Breslau pour continuer à s’avancer dans les sciences. Il en fut rappelé bientôt après, parce que son père, qui venait de perdre tous ses biens dans l’incendie de Grunberg [b], ne se vit plus en état de l’entretenir au collége, et qu’il songea à lui faire apprendre un métier. Le jeune homme ne goûta point une telle proposition, et pour tâcher de ne pas rompre avec les muses, il alla chercher une condition de pédagogue. Il en trouva une bonne chez un bourgmestre de Freistad [c], et cela lui donna lieu d’entendre les prédications d’Abraham Bucholcer [d]. Il fit un voyage en Pologne l’an 1554, et y séjourna plus de deux ans, assidu aux leçons publiques, et faisant à d’autres des leçons particulières [e]. Il soutint ces deux personnages dans l’académie de Wittemberg l’an 1588 et l’an 1589, et puis dans celle de Heidelberg jusques à sa réception à la charge de ministre, l’an 1594. Il exerça son ministère dans un village du Palatinat [f] pendant quelques mois, ensuite de quoi il fut attiré par l’électeur palatin pour être l’un de ses prédicateurs. Je parlerai d’une conférence qu’il eut avec Samuel Hubérus (B). Il fut choisi pour pasteur de l’église de Saint-François à Heidelberg, l’an 1598, et deux ans après il fut agrégé au sénat ecclésiastique. On l’employa plusieurs fois à visiter les églises et les écoles du Palatinat, et parmi ces distractions il ne laissa point de composer des ouvrages qui demandaient beaucoup de travail. Il accompagna le prince d’Anhalt à la guerre de Juliers, l’an 1610, et s’appliqua avec beaucoup de prudence et de vigilance au rétablissement des

  1. Et non pas 1556, comme l’assure Paul Fréher., Theatri pag. 424, qui dans la page suivante dit qu’il mourut le 24 d’octobre 1625, âgé de cinquante-neuf ans. C’est un mauvais calcul.
  2. Le 26 de juillet 1582.
  3. Proche de Grunberg.
  4. Celui qui a fait des ouvrages de chronologie.
  5. Publicè didici, privatim docui. Abraham Scultetus, ubi infrà, citation (h), pag. 16.
  6. Nommé Schrisheim, proche d’Heidelberg.