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ALCIAT. ALÉANDRE. ALEXANDRE. ALMAIN.

ALCIAT. L’éditeur a oublié dans l’article d’André Alciat, jurisconsulte de Milan, de faire mention de l’ouvrage suivant, parmi ceux qu’il lui attribue : Rerum patriæ, seu Historiæ Mediolanensis lib. 4 ; ex M S. Bibliothecæ Ambrosianæ. Il était naturel de ne pas oublier dans l’article d’un auteur célèbre, l’ouvrage qu’il a consacré à la gloire de sa patrie [1].

  1. On ne parle point de cet ouvrage dans la dernière édition ; mais à la fin de cet article on a ajouté : Ceux qui voudront savoir le catalogue des ouvrages d’Alciat, n’ont qu’à consulter les Éloges des Hommes savans de M. de Thou, par Teissier, tom. I. Il fallait renvoyer à l’édition de ces Éloges, faite en 1715, où l’on a recueilli le jugement de quelques savans sur cette histoire du Milanais. Nouv. Observ.

ALÉANDRE. En parlant de la mort de ce cardinal, Moréri ne s’était pas expliqué sur l’ouvrage qu’il était prêt de publier lorsqu’il mourut ; mais l’éditeur déclare que c’est de son grand ouvrage contre les professeurs (Opera contra i professori : Lorenz, Crasso) qu’il faut entendre les paroles de Moréri ; cependant il n’est pas sûr que ce fût le même auquel le cardinal travaillait quand il mourut, et M. Bayle n’en est pas certain [a]. Ainsi quand un critique de cette pénétration flotte sur un sujet, un autre ne doit pas aisément prendre son parti [1]. L’éditeur, en faisant l’énumération des ouvrages de ce grand cardinal, a oublié de parler de ses Tables de la Grammaire grecque [2].

  1. Ceci ne doit pas être entendu comme si M. Bayle formait quelque doute là-dessus : il n’affirme rien et ne nie rien ; il cite seulement les paroles de Paul Jove, et celles de Lorenzo Crasso. Rem. de M. Bayle.
  1. Notre auteur devait marquer les raisons qu’il avait de douter que l’ouvrage contre les Professeurs soit celui auquel Aléandre travaillait quand il mourut ; et faire voir que Paul Jove et Lorenzo Crasso se sont trompés. Autrement on est en droit de regarder son doute comme une pure imagination. Aussi n’est-il fondé que sur la fausse supposition que M. Bayle avait formé des doutes là-dessus. Nouv. Observ.
  2. On n’a point fait mention des Tables de la Grammaire grecque d’Aléandre, dans la nouvelle édition du Moréri, quoique M. Bayle en ait parlé ; et c’est de lui que notre auteur a tiré cette particularité. Nouv. Observ.

ALEXANDRE. J’aurais cru que l’éditeur aurait corrigé dans cet article une mauvaise locution de son auteur ; du moins je l’appelle mauvaise, parce qu’elle donne lieu à une équivoque. La voici : Darius n’avait point voulu faire le dégât dans l’Asie, selon l’avis de Memnon. À juger de cette expression par le sens qu’elle présente à l’esprit, on est aussi porté à croire que Memnon avait conseillé de ne point faire le dégât, qu’on l’est à croire qu’il d’avait conseillé : tant il est vrai que l’intelligence dépend souvent de l’arrangement des mots et du tour d’une phrase. Si l’éditeur avait lu avec exactitude toutes les remarques qui ont été faites sur les différentes éditions de Moréri, cette faute ne lui aurait pas [a] échappée [1].

  1. Voyez ci-dessus, pag. 393, la remarque (a) au mot Actor. Rem. de M. Bayle.
  1. Cette équivoque a passé dans l’édition 1725, où l’on dit que Darius n’avait point voulu faire de dégât dans l’Asie selon l’avis de Memnon. M. Bayle l’avait déjà remarqué dans l’article Memnon, tom. X. pag. 398, rem. (E) ; mais d’une manière plus nette et plus précise que notre auteur, qui le copie encore ici. Nouv. Observ.

ALMAIN. En parlant de ce célèbre docteur de l’université de Paris, on ne devait pas oublier dans l’énumération de ses ouvra-