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RUFIN. SCHOMBERG. SCIOPPIUS.

trise. Je fonde la première partie de cette proposition sur les termes mêmes de sa réponse aux ministres qui l’avaient attaqué [1].

  1. Tout ce que notre auteur dit ici est pris du Dictionnaire de M. Bayle. Nouv. Observ.

RUFIN. M. Bayle nous renvoie à Moréri, pour apprendre dans son Dictionnaire les circonstances et l’année de la mort de ce favori de l’empereur Théodose. J’adopte volontiers les circonstances, mais je rejette absolument l’époque [a] de la mort : en effet il est plus juste de déférer, en cette occasion, à M. Fléchier, qui met cette mort [b] sous l’année 397, dans son Histoire de Théodose-le-Grand, qu’à l’autorité de Moréri [1]. D’ailleurs quelques réflexions de l’éditeur sur les doutes que la fortune insolente de Rufin donna lieu de faire à Claudien, qu’il y ait une providence, auraient sans doute bien ornées cet article.

  1. Afin de ne laisser pas aux lecteurs la peine de consulter d’autres livres, il eût fallu marquer l’année où, selon Moréri, Rufin fut tué. Ce fut l’an 395. Notre auteur a tort de rejeter cette époque ; elle est véritable, et il serait facile de le prouver. Je me contente de dire que Socrate au chapitre Ier. du VIe. livre de l’Histoire Ecclésiastique met la mort de Rufin au 27 de novembre de l’année de la mort de l’empereur Théodose. Or M. Fléchier marque, et il a raison de le faire, que cet empereur mourut le 17 de janvier 395. Pour une plus ample instruction du lecteur je dois dire que Fléchier ne dit en propres termes que Rufin soit mort l’an 397. On peut seulement l’inférer de ce qu’en parlant sous l’année 392 de quelques injustices de Rufin, il ajoute que cinq ans après Rufin fut une des causes, etc. Rem. de M. Bayle.
  2. Si notre auteur avait consulté le livre de M. Fléchier, il eût employé d’autres expressions. Voyez la remarque précédente. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans l’édition de 1712 et suivantes on a mis que Rufin fut tué l’an 395, ou 397 selon M. Fléchier. Nouv. Observ.
S.

SCHOMBERG. L’éditeur a oublié dans l’article de ce cardinal, de parler de la belle lettre qu’il écrivit sur la mort de Thomas Morus, chancelier d’Angleterre. Ce cardinal était proche [a] parent de la religieuse que Luther épousa [1]. Ce fut sur ce sujet qu’il prononça dans le sacré collége un discours si touchant qu’il fit répandre des larmes à plusieurs cardinaux : il a été parlé de ce discours dans quelqu’un de ces ouvrages périodiques [* 1] qui ont paru en si grand nombre depuis quelque temps.

  1. (*) Essais de Littérature.
  1. M. de Seckendorf a réfuté cela : il faudrait savoir si, dans les Essais de littérature, on cite quelque auteur qui ait parlé de ce discours si touchant sur ce qu’une parente de ce cardinal s’était mariée avec Luther, car, comme je l’ai déjà dit, l’auteur des Essais de littérature n’est digne de créance qu’autant qu’il cite de bons témoins. Il est bon même de consulter les auteurs qu’il cite, car quelquefois il leur fait dire plus qu’ils n’ont dit. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans la dernière édition, on a corrigé l’article de ce cardinal sur le Dictionnaire de M. Bayle ; mais où n’a pas jugé à propos de parler de la lettre qu’il écrivit sur la mort de Thomas Morus, ni de sa prétendue alliance avec la religieuse que Luther épousa : le premier de ces faits n’étant pas assez important pour entrer dans le Moréri, et M. Bayle ayant remarqué que M. de Seckendorf s’était inscrit en faux contre le second. Nouv. Observ.

SCIOPPIUS. Il paraît que l’éditeur n’a pu éclaircir la véri-