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LA VIE

DE M. BAYLE,

Revue, corrigée, et considérablement augmentée dans cette cinquième édition[* 1].

1647.

M.  Bayle naquit au Carla, bourg de comté de Foix, entre Pamiers et Rieux, le 18 de novembre 1647. Il reçut au baptême le nom de Pierre. Son père, d’une bonne famille originaire de Montauban, s’appelait Jean. Il était ministre du Carla, et avait épousé Jeanne de Bruguière, dont la mère était de la maison de Ducasse ; de sorte que messieurs Bayle appartenaient à deux maisons du pays de Foix distinguées par leur noblesse, Ducasse et Chalabre, dont Bruguière est une branche. M. Bayle eut deux frères : un aîné nommé Jacob, qui fut collègue de son père ; et un cadet nomme Joseph, et surnommé du Peyrat, d’un bien qui appartenait à sa famille.

M. Bayle fit remarquer en lui, dès son enfance, un esprit vif et subtil, une conception aisée et facile, une mémoire très-heureuse ; mais il avait de plus, ce qui est nécessaire pour faire valoir de si grands avantages, le désir ardent de savoir et d’apprendre. Il interrogeait ses parens avec un air empressé et attentif, ne se rendait point aux réponses qu’on lui faisait qu’il n’en conçût clairement tout le sens, et ne perdait rien des petites instructions qu’il recevait dans cette école domestique. Son père cultiva avec beaucoup de soin de si heureuses dépositions.

1660.

Après lui avoir appris la langue latine, il lui fit commencer l’étude de la grecque à l’âge de douze ans et demi[1] ; et le fortifia pendant quelques années dans la connaissance de ces deux langues, par la lecture des meilleurs auteurs. Mais enfin les fonctions de son ministre lui emportant beaucoup de temps, et ses soins ne répondant pas aux progrès que son fils était capable de faire, il prit le parti de l’envoyer à l’académie de Puylaurens.

  1. * Cinquième édition se rapporte au Dictionnaire de Bayle ; car en 1740 ce n’était que la seconde édition que l’on donnait de la Vie de Bayle. V. ci-dessus, pag. 33, l’Avertissement de l’édition de 1740.
  1. Le 29 de juin 1660.