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DISCOURS PRÉLIMINAIRE
DE LA ONZIÈME ÉDITION
DU
DICTIONNAIRE DE BAYLE

Bayle, décrié par un certain nombre d’écrivains plus ou moins obscurs, a obtenu aussi quelques suffrages illustres. Le roi de Prusse disait que le Dictionnaire historique et critique « est le Bréviaire du bon sens, et que c’est la lecture la plus utile que les personnes de tout rang et de tout état puissent faire. »

Voltaire, qui lui a donné place dans son Catalogue des écrivains du siècle de Louis XIV, lui rend hommage dans plusieurs de ses écrits, soit en vers, soit en prose. Dans ses Lettres à S. A. monseigneur le prince de ** (Brunswick), il le proclame « le premier des dialecticiens et des philosophes sceptiques. » « Ses plus grands ennemis, ajoute-t-il, sont forcés d’avouer qu’il n’y a pas une seule ligne dans ses ouvrages qui soit un blasphème évident contre la religion chrétienne ; mais ses plus grands défenseurs avouent que, dans les articles de controverse, il n’y a pas une seule page qui ne conduise le lecteur au doute et souvent à l’incrédulité. »

Ailleurs Voltaire s’écrie :

Qu’a servi contre Bayle une infâme cabale ?
Par le fougueux Jurieu, Bayle persécuté
Sera des bons esprits à jamais respecté.

Le Dictionnaire historique et critique se compose de deux parties : le texte et les remarques. Ce sont ces remarques qui ont valu à l’auteur des éloges même de ses antagonistes.

« Les titres de son Dictionnaire, sont, dit Crousaz, un