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DE LA ONZIÈME ÉDITION.

Œuvres de Voltaire, eut presqu’en même temps l’idée de réimprimer Bayle. Lorsqu’il m’en parla, je venais de m’engager à donner des soins à une édition des Œuvres de Voltaire[1] ; et nous ajournâmes le Bayle à trois ou quatre ans. Le prospectus n’en fut donc publié qu’en août 1820 ; et le premier volume parut en octobre de la même année.

C’était la onzième édition du Dictionnaire de Bayle. Mais, avant de parler des travaux que j’ai faits pour cette édition, j’ai à jeter un coup d’œil sur celles qui l’ont précédée.

Je n’ai toutefois fait entrer en ligne de compte, ni le Projet et fragments d’un Dictionnaire critique, Rotterdam, chez Reinier Leers, 1692, in-8o.[2], ni l’Extrait du dictionnaire historique et critique, 1767 ou 1780. 2 volumes in-8, avec un Avant-propos qu’on sait être du roi de Prusse.

1697. Première édition.

La première édition est celle de Rotterdam, 1697, deux volumes en quatre parties in-folio. Chaque volume a sa pagination. L’impression n’en était pas achevée que le libraire en avait vendu tous les exemplaires. Il augmenta le tirage des feuilles qui n’étaient pas encore imprimées, et réimprima tout ce qui précédait, c’est-à-dire, depuis la lettre A

  1. Je n’ai point fini cette édition entreprise par madame Perroneau et compagnie ; les premiers volumes avaient été très-bien accueillis, et l’on augurait si bien de cette édition, que M. Brunet la recommande dans la troisième édition de son Manuel du libraire, tom. III, pag. 576. Je n’avais encore publié que vingt-neuf volumes sur cinquante qu’elle devait avoir, et je n’en ai en tout donné que trente et un (savoir les tomes I à XXIII, et XXV à XXXII). Les entrepreneurs ayant, sans raison plausible, rompu notre traité, et chargé un autre homme de lettres de finir l’édition, furent condamnés à me payer des dommages-intérêts. Je ne puis dire si le continuateur choisi par madame Perroneau a fait mieux ou pire que je n’aurais fait : mais je puis assurer que j’aurais fait autrement que lui. Je n’aurais pas supprimé le conte du Crocheteur borgne qui est dans l’édition de Kehl ; j’aurais rétabli plus de vingt pages dans le volume des Élémens de la philosophie de Newton ; je n’aurais pas oublié de donner dans les derniers volumes les pièces promises par des notes des premiers, etc., etc. J’aurais eu l’attention de mettre les différens morceaux dans les volumes où j’avais promis de les donner. Sans doute j’aurais commis quelques fautes ; mais il m’eût été impossible, je le reconnais, d’y être aussi plaisant que mon continuateur, qui, page 97 de son 40e. volume, cite des vers de Voltaire (mort comme chacun sait en 1778) sur la mort de mademoiselle Clairon, qui n’est morte que vingt-cinq ans après le poëte. Je ne sais si j’aurais mérité les éloges, en partie anticipés, que fait de mon travail le Manuel du libraire ; mais ces éloges mêmes me fesaient un devoir de donner l’explication qu’on vient de lire.
  2. Voyez ce qui est dit de ce Projet dans la Vie de Bayle par Desmaizeaux, que j’ai placée dans le tome XVI.