en 1594, comme on le peut voir au commencement des lettres d’Acidalius.
(A) Où il se fit fort aimer. ] Par le commerce de lettres qu’il entretenait avec Vincent Pinelli, Jérôme Mercurial, Antoine Riccobon, Ascagne Persio, etc., on peut voir la considération qu’avaient pour lui les illustres d’Italie : il avait demeuré trois ans en ce pays-là[1].
(B) Le rectorat d’une école. ] C’est Barthius qui l’assure : Rector scholæ Neussanæ factus, dit-il[2]. Je crois qu’il fallait dire Neissanæ ou Nissanæ. Neisse, qu’Acidalius nomme toujours Nyssa dans ses lettres, est à trois ou quatre lieues de Breslaw. L’évêque de ce nom y réside[3]. Celui qui l’était alors avait pour son chancelier Jean Mathieu Wacker, qui aimait les sciences et les savans. Il fit venir Acidalius à Neisse, et le logea chez lui. Voyez les lettres d’Acidalius[4]. Je n’ai point remarqué dans celles qu’il a écrites de ce lieu-là qu’il ait jamais fait mention du rectorat de l’école.
(C) Qu’il s’était tué lui-même[5]. ] Christien Acidalius, frère de Valens, n’a pas osé franchir le mot quand il s’est plaint des calomnies qui avaient été répandues touchant la mort de son frère ; mais il ne faut plus douter, après ce que Barthius avait écrit dans un de ses livres, que le sujet de ces plaintes ne fût le bruit que l’on fit courir qu’Acidalius s’était tué : chose qui fit bien pousser des exclamations en chaire. Voici comme parle Christien Acidalius, après avoir dit que son frère fut enterré pompeusement : Ut mirari satis nequeam calida multorum in judicundo nimiùm præcipitantium et temerariorum ingenia, qui et ipsius morbi et loci etiam sæpè ignari, quicquid maledicendi libido dictavit, vel fama quæ
Tam ficti pravique tenax quàm nuncia veri,
de obitu ipsius sparsit, propagare porrò
in exteras etiam regiones et propugnare,
imò nescio quas non tragædias
etiam in concionibus ad plebem, ubi
regnare solent, excitare non erubuerunt
[6]. Il ne nie point que son frère
n’eût eu des transports au cerveau qui
bouleversèrent sa raison : Gravissimum
illud febrium acutarum symptoma paraphrenitidem
aliquoties sensit, quod
extremum malorum animam etiam
suâ sede ejecit[7]. Mais il soutient que
de très-habiles médecins, et la famille
de M. Wacker, chez qui Valens
était malade, l’assistèrent jusqu’à sa
mort. Il n’y a peut-être rien sur quoi
la fabuleuse renommée débite plus de
mensonges que sur les maladies et sur
la mort des hommes illustres : c’est
pourquoi les prédicateurs, et en général
tous les moralistes, devraient être
extrêmement réservés à faire des réflexions
là-dessus. On ne saurait se défier
autant qu’il le faut de la téméraire
crédulité ou de la malice artificieuse
de ces sortes de nouvellistes.
(D) Ses Divinations sur Plaute. ] Il eut d’un côté le plaisir de les voir annoncées dans le catalogue de Francfort [8], et de l’autre le déplaisir de faire cent plaintes contre la lenteur de son libraire. En un mot, elles ne parurent qu’après sa mort. Barthius fait cas de cet ouvrage. Pauci, dit-il[9], eum comicit locum assecuti sunt…. solus Acidalius rectum sensum percepit, ut alia multa in comico. M. Teissier dit qu’on estime fort le Commentaire d’Acidalius sur Quinte-Curce[10]. Il le dédia à l’évêque de Breslaw, qui l’en récompensa bien, comme les remercîmens le témoignent dans la LXXXIXe. lettre de l’auteur. Il fit des notes sur Tacite, sur les XII panégyriques, et sur Velleius Paterculus, outre des harangues, des lettres et des poésies [11]. Ce dernier ouvrage, inséré dans les Délices des Poëtes allemands, contient des vers épiques, des odes et des épigrammes que Borrichius ne trouve que médiocres[12]. Sa dissertation
- ↑ Valens Acidal. in Epist., pag. 209, 215.
- ↑ Apud Konigii Biblioth. pag. 6.
- ↑ Nissa ad fluvium cognominem, episcopi Wratislaviensis sedes. Bune, in Cluverii Introd. lib. III, cap. XIII, pag. 196, edit. Amst. anno 1697.
- ↑ Pag. 228, 318.
- ↑ Barthius avait écrit cela de sa main sur son exemplaire des Poésies d’Acidalius. Voyez Konigii Biblioth. vet. et nov. pag. 6.
- ↑ Christian. Acidalius in præf. Epist. Valentis Acidalii, Hanoviæ editarum, anno 1606
- ↑ Id. ibid.
- ↑ Valens Acidal. Epist. pag. 317, 326.
- ↑ Barth. in Statium, tom. I, pag. 239.
- ↑ Teissier, Éloges tirés de M. de Thou, tom. II, pag. 215.
- ↑ La même.
- ↑ Borrich. Dissert. de Poët. pag. 125.