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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

tuellement toute l’orthographe des auteurs qu’on reproduit.

La composition du premier volume était très-avancée quand on m’apporta les premières épreuves. Afin d’éviter les embarras, les frais, les retards, il me fallut consentir à ce qui était fait.

Pour une justification qui n’est pas la mienne, j’ajouterai qu’en fait d’orthographe les plus rigoristes ne se conforment pas toujours, pour les auteurs du XVIIe. siècle, à celle qu’ils devraient suivre d’après leur principe. Ainsi dans les éditions de Corneille et Racine, on n’imprime plus moy, loy, roy, luy, icy, etc., tels qu’ils ont écrit et imprimé, mais moi, loi, roi, lui, ici, etc.

J’ai du reste respecté ce que Bayle appelle l’orthographe d’érudition[1].

VIII. L’impression du premier volume faite (aux a près) aussi fidèlement que possible sur l’édition de 1740, a donné lieu à quelques observations. Des savans se sont plaints de l’incorrection des passages grecs cités par Bayle. Pour être à l’avenir à l’abri de semblables reproches, je ne pouvais guère mieux m’adresser qu’au moderne traducteur d’Homère [2]. Le plus âgé de nous deux n’a pas dix lustres, et notre amitié date de huit. C’est par pure amitié que M. Dugas-Monthel a non-seulement vérifié les citations, mais encore suppléé aux indications des citations qui étaient anonymes ou vagues. C’est de lui que sont entièrement les notes nouvelles qu’on lit aux pages 279, 327, 335 du tome II, et autres de la même famille qui sont répandues dans les volumes suivans.

Malheureusement cet ami ne reste pas toujours à Paris. Pendant son absence on l’a remplacé comme on a pu. Dans les cas difficiles, j’ai eu recours au membre de l’Institut que la France peut opposer à ce que l’Allemagne et l’Angleterre possèdent de plus profond dans la littérature grecque. Mais la crainte d’être indiscret m’a empêché d’employer habituellement les lumières de M. Boissonade, comme celles de mon ami Dugas. Si c’est à eux que l’on est redevable de la correction des citations grecques, quand on en rencontrera de fautives, on doit hardiment conclure qu’elles n’ont point passé sous leurs yeux.

  1. Voyez tome XVI, page 17, et ci-dessus page v.
  2. L’Iliade d’Homère, 1815, deux volumes in-8o. : l’Odyssée, suivie de la Batrachomyomachie, des Hymnes, de Divers poëmes et fragmens attribués à Homère, 1818, deux volumes in-8o.