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xxvij
DE LA ONZIÈME ÉDITION.

D’après le texte de cette lettre, j’ai rangé dans les mots bien trouvés, mais qui ne sont pas vrais, le fameux Tout est perdu fors l’honneur, qu’on attribue à ce pudibond monarque. Un critique[1] croit qu’à moins d’être un docteur bien subtil tout homme de bonne foi ne trouvera aucune différence essentielle entre la phrase devenue proverbiale et les expressions de la lettre. Le critique pense que, pour le sens et le noble sentiment qu’ils expriment, les mots des deux versions présentent à l’esprit la même chose. Cela peut être tout au plus pour le sens, mais non pour le sentiment, ou pour le caractère.

VI. Ce n’est pas seulement le préambule de l’article Achille que j’ai rétabli[2] ; j’ai rétabli aussi le commencement d’une remarque de l’article Spinosa (tome XIII, page 432).

Les nombreux lecteurs de Voltaire auront sans doute remarqué le passage de sa lettre à Cideville (en tête du Temple du goût), où il fait dire à un M. de*** « qu’en cherchant (dans Bayle) l’article César, il n’avait rencontré que celui de Césarius, professeur à Cologne. » La manière dont Bayle a écrit ces deux noms les lui a fait placer à quelque distance l’un de l’autre ; c’est ce que n’a pas aperçu Voltaire. Cæsarius est le premier article de la lettre C ; César est le soixante-douzième ; et le Napoléon romain a un article assez étendu, puisqu’il remplit 82 pages in-8o. La remarque de Voltaire m’a donné l’idée de mettre avant l’article Cæsarius, un renvoi ainsi conçu : Cæsar, voyez César. J’ai aussi, dans le tome XV, ajouté le renvoi : Zéa voyez Zia.

Plus scrupuleux que le président Chasseneux, Bayle n’avait, dans la remarque B de son article Hélène, cité que les sept premiers vers sur les trente beautés d’une femme. Je sais très-bien que le lecteur français veut étre respecté ; mais comme les vers sont en latin, je n’ai vu nul inconvénient à allonger la citation que faisait Bayle ; et je ne me suis pas permis cela deux fois.

VII. C’est à regret que j’ai laissé employer, dans les imparfaits et autres mots, les a au lieu des o ; non que je blâme l’orthographe aujourd’hui généralement reçue, grâce à Voltaire ; mais parce que Bayle loue avec raison[3] et conséquemment recommande l’exactitude à suivre ponc-

  1. Gazette de France du 16 décembre 1823.
  2. Voyez ci-dessus pages vij et viij.
  3. Dans les articles Espagnet et Ossat.