Page:Bayon - Ar Hent en Hadour.djvu/10

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Vos vers auraient d’ailleurs suffi à soulever les applaudissements de votre auditoire bretonnant. Ce sont des vers d’épopée, amples, harmonieux et variés.

Mais vous avez bien compris, comme tous ceux qui ont partagé la joie de votre succès, que ce succès vient surtout, et je vous en félicite, de ta pensée religieuse qui anime si puissamment votre œuvre.


Le théâtre dissipe. Même honnête, il ne fait pas vraiment de bien aux âmes, quand le souffle de Dieu n’y passe pas. La note chrétienne peut seule donner au spectacle une valeur morale. A vrai dire, il n’y a de théâtre vraiment moral, c’est-à-dire bon, que le théâtre chrétien, celui où la vérité catholique est présentée dans les idées et dans les faits, celui où tout au moins elle inspire les sentiments et les pensées dont le spectateur va s*émouvoir et vivre. Tout le reste peut être une distraction, qui sera légitime ou non, selon la nature du sujet et la manière de le traiter, gui risquera souvent d’être au moins dangereuse, mais qui, en tout cas, ne sera jamais un apostolat. La religion seule moralise avec efficacité et profondeur.

C’est ainsi que vous comprenez l’œuvre du théâtre populaire breton. Vous lui donnez pour âme l’Évangile. C’est d’ailleurs pour le prêtre, qui doit toujours être apôtre, la seule façon de faire du théâtre sans sortir de sa vocation.

Le théâtre évangélique, nous sommes encore capables de le goûter, dans toute sa saveur. Il y a partout des curieux qui le suivent avec sympathie. Il y a chez nous des croyants qui en jouissent avec foi. L’Évangile est encore la vie, la lumière et la joie de nos campagnes bretonnes. En famille, nous l’avons entendu lire et commenter, comme à l’église. Notre âme se sentait toute