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fectuer quelque jour, sans que le poète nous en ait conservé les vestiges. Ces badinages rimés et ces chroniquettes de la Semaine, ainsi qu’une collaboration, étant encore étudiant, au Journal des Beaux-Arts que dirigeait le père de son ami Paul Siret, c’était les sentiers modestes par lesquels tout doucement Verhaeren s’acheminait vers la vie littéraire. Si ce ne sont pas là les débuts, c’est du moins le préambule : tout à l’heure il y fera son entrée, carrément.

En 1881, son dernier examen passé, l’étudiant en droit quitte Louvain et vient se faire inscrire au barreau de Bruxelles.

C’est vraiment de ce temps-là que date pour Verhaeren une nouvelle existence. La grande ville s’ouvrait pour lui, avec ses remous, ses op- positions et ses contacts. Son horizon allait toujours s’élargissant : Saint-Amand, Louvain, Bruxelles, plus tard Londres, Paris, le monde… Et il arrivait précisément à un moment d’effervescence et de germination. C’était la belle période de fièvre et de bataille qu’on a si souvent redite depuis lors et que, récemment, celui dont le nom la domine a magistralement dépeinte dans la Vie Belge.

Verhaeren tout de suite prend part au mouvement, noue des amitiés, se mêle à des groupes, travaillé des mêmes ardeurs que toute cette jeunesse impatiente de s’affirmer. Il est du nombre des premiers rédacteurs de la Jeune Belgique, que fonde Max Waller, l’ex-directeur du Type ; bientôt