tinents surgissent, où nous faisons escale. Au
cœur du voyage nous réapparaissent des Villes ;
puis nous assistons à l’épique et frénétique
échange des produits de la terre dans la Conquête,
où l’œuvre simple et sublime du vaisseau marchand
est chantée comme on célébrait autrefois les
gestes des guerriers. (Comme ce poète a le sens
profond des activités mondiales, comme il s’atteste
né pour célébrer l’universel et solidaire labeur
qui relie les continents et les océans pour des
fins d’humanité !) La Science, c’est la mort des
doutes solennellement promulguée et la justification
du grand espoir dont le monde a tressailli
en face des découvertes ; c’est toutes les grandes
forces prosaïques d’aujourd’hui introduites dans
l’art et l’imprégnant de leur sève. Puis c’est la
fierté humaine qu’érige les Cultes, la fierté que
ressentira, en sa conscience libérée, l’individu
futur :
Il vit pour s’exalter du monde et de lui-même…
Nous voici en vue de l’île d’Utopie, devant laquelle, accoudé aux bastingages de son navire, le poète passe en revue les conjectures et rêve. Lorsque se dessinent à l’horizon les Bagnes, un chant héroïque s’élève en l’honneur de l’outlaw, jailli de la poitrine d’un de leurs frères qui si furieusement darda son individualisme dans l’art au mépris des lois. L’accent en toute cette partie s’est