Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme celle-ci, que j’ai eu la faiblesse d’accepter : je suis résolu à épouser Marie ! »

— Il a dit ?…

— Il a dit : « Je suis résolu à épouser Marie. » J’ai répondu : « Marie Limerel, ta cousine ? Je ne veux pas, entends-tu ? — Je vous dis que j’y suis résolu. » Et alors, ma chère, nous sommes sortis. J’étais outré ! J’ai dit tout ce qu’on peut dire. J’ai montré à Félicien quelle sottise il ferait, en épousant une fille qui ne lui apportera pas même quatre cent mille francs, en s’alliant à une famille sans chef, qui n’a de relations que dans un seul monde et dans celui qui ne compte pas. Je lui ai montré que, quand on prétendait faire son chemin dans la diplomatie, on ne commençait pas par cette maladresse. À un certain état de fortune et d’élévation sociale, tel qu’est le nôtre, correspondent des obligations spéciales. J’ose dire qu’un grand bourgeois est limité dans le choix de sa femme, comme un prince, à moins qu’il ne veuille déchoir. Félicien déchoit. Il n’arrivera pas. Il veut se mettre en route avec un paroissien romain ; c’est un Machiavel qu’il lui faut. Je lui ai dit tout cela, et d’autres choses encore…