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Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/192

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alla convaincu qu’il avait eu affaire à un esprit léger, d’équilibre douteux. Félicien rentra dans le salon. Les invités reprenaient leurs places pour entendre des chanteurs russes. Il se jugea sévèrement. Il comprit qu’en dénigrant les hôtes de son père, devant un étranger, il avait obéi à un vil sentiment, à une jalousie insultante pour Marie. Le trouble de son cœur en fut accru. Quand, à la fin de la soirée, Marie et madame Limerel se retirèrent, Félicien ne se trouva pas là pour les saluer. Il avait peur des yeux de femme qui, dans les yeux des hommes, reconnaissent les courants troubles.


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Cinq heures du soir, dans le quartier de Grenelle, rue Lourmel. Parmi des maisons basses que séparent des murs d’usine et des terrains entourés de palissades, à l’angle d’une rue en construction, la voiture de Réginald Breynolds s’arrête. Il pénètre dans un jardin qui s’élargit, et au fond duquel s’élèvent deux grands bâtiments que relie une galerie vitrée. Une femme tricote sous des tilleuls, le silence