Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/191

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courage. Espère. Dans cette foule qui s’amuse, bien des fois j’ai songé à l’angoisse que je t’ai imposée, à ton esprit qui s’interroge et qui déjà monte peut-être, se reprend, s’enhardit… » Il comprit. Elle vit qu’un autre homme, de qui elle avait reçu la confidence d’un secret du même ordre, la regardait aussi, et elle rougit. Sa tête souveraine, sa nuque précieuse, se mêlèrent à d’autres qui n’avaient pas le même pouvoir, et elle disparut.

Réginald profita de ce moment favorable pour se retirer.

— J’espère vous revoir, dit Félicien. Nous sommes si différents l’un de l’autre, que nous avons quelque chose à apprendre, quand nous nous rencontrons… J’irai vous rendre visite. Où logez-vous ?

— Power’s Hôtel.

— Avenue d’Antin ? C’est singulier !

— Pourquoi singulier ? Je ne suis pas le premier officier de mon régiment qui ait habité là. Est-ce que ?…

— Non, non… Au revoir ! À bientôt ! Réginald n’avait pu comprendre le soupçon de Félicien Limerel. Il ne chercha pas, et s’en