Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/194

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à perdre, mais qui en a toujours à donner par charité. Elle doit avoir une manière maternelle de plaindre ses malades, car ses mains à moitié jointes écoutent aussi bien que la tête levée, et elles se pressent l’une contre l’autre avec compassion. Comme elle est petite devant Réginald si grand ! Mais comme elle est calme près de lui qui ne peut, malgré l’habitude qu’il en a depuis l’enfance, conserver l’impassibilité de visage qui convient à un homme, à un gentleman !

— Combien avez-vous ici de femmes cancérées ?

— Trois dortoirs de vingt et un lits chacun.

— Toujours pleins ?

— Toujours. La mort seule fait les vides. Nous voudrions avoir plus de place. Il est dur de refuser !

— Ce sont des pauvresses que vous prenez ?

— Des femmes du peuple de Paris, oui.

— Elles paient quelque chose ?

— Non, rien. Nous vivons par la charité de Paris, qui est bien grande, monsieur.

— Alors, vous n’êtes pas… rétribuées ?

— Au contraire, monsieur. Nous payons