Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/199

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coulent et passent, tout le long du jour ; — à sept heures, il s’acheminait vers la station du métropolitain la plus voisine, celle des Champs-Élysées. L’habitude de la vie de Londres le servait. Il avait des renseignements détaillés, et, de la station des Champs-Élysées à celle de l’Étoile, de l’Étoile à la place d’Italie, et de là par le tramway jusqu’à Bicêtre, il fit le voyage qu’il aimait, celui où l’on ne parle pas. Les maisons de Paris, de quartier en quartier, diminuèrent de hauteur, et la longue banlieue, avec ses usines, ses terres vagues et lépreuses, ses rues plus rouges, — les tuiles se mêlant aux ardoises, — ses dépôts de ferrailles, de charbon, de bonbonnes d’huile, de matériaux empilés, et ses jardinets, petites plumes d’autruche, vertes entre des cloisons de brique, lui rappelèrent les faubourgs de tant de villes. Puis, les fortifications franchies, des champs apparurent, où l’herbe avait assez d’air pour vivre, des restes de champs troués en leur milieu et découpés sur les bords par des bâtisses récentes ; et aussi, le long de la voie, formant village, des roulottes dételées, d’autres privées de roues et posées sur le sol, des files de masures, de cabanes,