Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

miséreux et graves, assis sur le bout d’un lit de camp, comme des soldats, attendaient la soupe, la miche de pain blanc et le verre de vin rouge. Félicien aurait aimé prolonger la visite qui lui était une distraction ; il redoutait ce qui allait suivre ; mais Réginald, à qui la même inquiétude d’esprit ne faisait pas craindre la solitude dans l’église, sortit presque aussitôt. Heureusement, l’épreuve ne commençait pas encore. Entre cette salle, à laquelle attient une petite cuisine, et la basilique, il y a un espace vague, un chemin clos par des planches, mauvais sentier de poterne, moisi, piétiné, herbeux, pavé de décombres. Là, le long des assises énormes qui plongent dans le sol de la colline, et sous le pâle ciel, Réginald secoua la tête, et dit en riant :

— Je vous demande pardon : nous ne pourrons plus tout à l’heure fumer une cigarette…

Il ouvrit son étui de métal, timbré aux armes d’Oxford, et la fumée de trois cigarettes de tabac anglais monta le long des murs énormes.


Un peu après neuf heures, dans la crypte, debout, appuyés au même pilier, Félicien et