Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/229

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tête levée vers l’ostensoir. Il ne bougeait pas. Dans ses yeux, que Félicien pouvait voir, des voiles passaient, comme de l’encens. Et puis la limpidité, la bonté attentive et épanouie reparaissait. Mais l’expression recueillie du visage demeurait invariable.

À la dérobée, Félicien observait Réginald, qui avait croisé les bras, et qui ne bougeait plus. Réginald pensait, de son côté : « Ceux-ci appartiennent à toutes les classes, sauf la plus pauvre. Ils viennent ici sans ambition, sans aucune récompense d’ordre humain. Cependant ils reçoivent une récompense pour le repos sacrifié de leur corps. Leur âme trouve une confiance que reflète leur visage. Ils ont la paix ; quelque chose au moins de cette paix, gibier de nous tous, et qui a peur de nous. Elle est ici, au moins en apparence, pour ceux-ci. Oui, vraiment, ils sont sincères… Toutes les nuits, des hommes veillent, au-dessus de Paris, priant sur la montagne. Ils gardent peut-être mystérieusement la cité. Quelle contrepartie de la corruption d’en bas !… Cela manquait aux civilisations anciennes… » Les choses qu’il avait lues sur la corruption de Babylone