Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/275

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antique du peuple, et qui, entre le 13 et le 22 octobre, sonne à cinq heures trois quarts. Les grands rayons du couchant, par-dessus la ville, touchaient les écorces des arbres et la moitié du visage de Marie. Cette dernière douceur du jour allait jusqu’au fond des âmes.

— Tu as échappé à un danger que tu vois clairement, Marie ; il faut désormais que rien de déraisonnable n’altère plus en toi le don magnifique de vivre, rien de mesquin, rien d’indigne de toi…

— Oh ! comment appelez-vous ainsi mes regrets ? Pourquoi me défendez-vous de les avoir ? Quel mal vous font-ils ?

— Ils te diminuent. Tu n’es pas leur prisonnière, comme tu le crois ; tu les appelles ; tu les rassembles ; tu donnes aux moindres mots, à des souvenirs d’enfance, une puissance qu’ils n’ont pas eue sur ton âme d’autrefois, et tout cela, Marie, pour que ta résolution de ne pas épouser Félicien t’apparaisse à toi-même plus difficile encore qu’elle n’a été, plus rude pour toi.

— Non, pas pour moi !

— Si, pour toi d’abord, plus exceptionnelle,