Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/55

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fin, dans le demi-jour des branches, et, subitement, une maison apparaît, au fond d’une grande clairière verte qu’enveloppent des futaies bleues : un quadrilatère de murs en brique, très ajourés par les fenêtres, très estompés par les coulures de pluie, et que dominent des tours carrées, rouges aussi, trois sur chaque façade, plus hautes d’un étage, et crénelées à leur sommet qui est en pierre blanche.

Douceur des pierres anciennes et des lointains boisés ! Joie étonnée des yeux, qui reçoivent tout à coup la lumière des hauteurs ! C’est Redhall. L’automobile vient se ranger devant le perron ; madame Limerel et Marie traversent le vestibule, puis la galerie, qui ressemble à une serre où il y aurait des tableaux anciens et des bibelots au lieu de fleurs. Elle n’est séparée des pelouses que par de larges vitrages, tantôt de verre blanc, tantôt de verre coloré, fragments de verrières gothiques. On voit, très loin, un groupe de joueurs de golf, à la lisière des bois, à l’entrée large d’une ligne. Quelqu’un joue du piano, dans le salon, une médiocre musicienne : les doigts sautillent