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arrive enfin de toutes les parties de l’Arabie et de la Syrie, qui lui apportent tous les produits de l’Inde. Les caravanes viennent camper près du Caire. C’est ainsi que de tout temps l’Égypte a servi d’entrepôt pour le commerce de l’Inde. Indépendamment de ce commerce, elle en a un qui lui est propre.

L’Égypte, qui décroît sans cesse depuis deux cents ans, avait à peine, lors de l’expédition française, deux millions huit cent mille habitans. Ce sont les Arabes qui composent le fond et la masse de la population. Ils ont pour chefs les grands cheiks, descendans de ceux qui du temps de Mahomet conquirent l’Égypte. Les grands cheiks sont à la fois les chefs de la noblesse, les docteurs de la loi et de la religion. La plus haute considération les environne ; ils sont les principaux du pays. Les cheiks sont aussi possesseurs de villages ; ils ont un grand nombre d’esclaves, et ne vont jamais que sur des mules. Les mosquées sont sous leur inspection.

Les Arabes du désert, ou Bédouins, sont de la même race que les cheiks, de même que les fellahs, ou laboureurs. On comptait, à l’époque de l’expédition française, soixante tribus d’A-