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Le prompt secours de la division, et une élévation qui avait dérobé la vue du général en chef aux ennemis, nous sauvèrent. L’armée venait d’arriver à Ramanié, premier village sur le Nil. Là elle s’était jetée presque tout entière dans le fleuve pour étancher sa soif. La vue du Nil fit sur nous une impression délicieuse. Dès lors on eut moins de privations à supporter, et les marches furent moins pénibles. Arrivés le soir au rendez-vous, on se baignait dans le Nil, et ces bains nous délassaient et nous fortifiaient.

Ce fut à Ramanié que nous rejoignit la flottille armée détachée de notre escadre, et qui remontait le Nil, aux ordres du contre-amiral Pérée ; une grande partie de la cavalerie à pied y fut embarquée. La flottille nous suivit en marchant à notre hauteur autant que possible, tandis que nous nous avancions vers le Caire en suivant la rive occidentale du Nil, que nous trouvâmes garnies de melons d’eau ; ils firent la principale nourriture du soldat. Ce ne fut qu’avec peine que nous nous procurâmes