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quelques volailles et de la viande de buffle ; nous n’avions que de l’eau du Nil pour toute boisson. Souvent le général en chef a jeûné pendant douze et dix-huit heures, parce que le soldat arrivant le premier livrait tout au pillage. Nous côtoyions le Nil à petites journées, rencontrant quelques partis de mameloucks qui fuyaient successivement à notre approche.

Arrivés à Salamé le 12 juillet, le général en chef apprit que les mameloucks, au nombre de 4,000, l’attendaient au village de Chebreki, situé au bord du Nil, leur droite appuyée au fleuve, où ils avaient une flottille d’une douzaine de barques canonnières, et que là ils étaient couverts de quelques retranchemens grossiers armés de canons. Un second espion vint annoncer que les beys allaient marcher sur nous avec leurs forces réunies, et que nous devions être attaqués le lendemain. Le général en chef organisa aussitôt sa marche de bataille, chaque division formant le carré, défendu par son artillerie ; et il prit