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toutes les provinces hollandaises, le duché de Luxembourg, et celui d’Oldenbourg ; les villes anséatiques éprouvèrent le même sort.

Il serait impossible de ne pas voir, dans son mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise, une conséquence du même système, un de ces actes long-temps prévus d’avance, par lesquels il préparait ainsi de longue main l’exécution de ses projets. Aussi déploya-t-il toutes les ressources de sa politique pour arriver à ce résultat, qui était pour lui de la plus haute importance. Désormais, rassuré sur le compte de l’Autriche, il crut ne devoir plus garder autant de ménagemens avec la Russie ; et quoiqu’il affectât encore, dans tous ses rapports diplomatiques avec cette puissance, de protester de son désir de conserver la bonne harmonie entre les deux empires, il ne fut pas difficile au cabinet russe de voir jour à travers le voile transparent qui cachait ses dispositions hostiles.

Il était bien évident que par ces protestations artificieuses Bonaparte ne cherchait qu’à gagner du temps, afin de terminer ses préparatifs et d’éloigner de l’empereur Alexandre tout soupçon d’une prochaine rupture.