Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/111

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quarantaine de mille francs, avec les frais d’actes. Par un hasard inattendu, deux gros propriétaires voisins avaient poussé les enchères. L’usurier, piqué au jeu, s’était emballé, car il n’avait pas compté là-dessus, espérant qu’il ne lui en coûterait pas plus de trente mille francs de cette ferme qui en aurait valu cinquante mille dans des temps meilleurs.

Cette pensée égayait Mme Goron qui reçut les visiteurs, sans contrainte. Tous trois parlèrent presque amicalement.

— Qui que vous voulez ! Les affaires, c’est les affaires ! disait l’usurier.

— Bien entendu ! répondit-elle.

Mme Goron ne lui rappela point qu’il avait prétexté un grand besoin d’argent pour exiger le remboursement immédiat de l’hypothèque. Le fieffé men-