Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

table, il l’avait eue étant enfant, à trois ans, un jour que sa mère avait voulu lui faire prendre un bain dans une cuve qui servait de baignoire à la famille. Comme il criait, se débattant, sa mère, qui le tenait, l’avait lâché du bras droit pour le fesser, il avait alors glissé dans la cuve et failli s’y noyer. C’était le seul bain qu’il eût pris de sa vie.

Pendant qu’il songeait, un sifflement enroué perça le brouillard ; progressivement, le choc rhythmique des roues battant l’eau retentit et cessa. Une forme brune émergea. C’était le père Sandré qui revenait :

— Vous allez vous enrhumer, maître Cyrille. Les matinées de juillet, avec du brouillard, ça ne vaut rien. Tant que le soleil ne se lève pas, c’est du temps de septembre.