Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/24

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arrive maintenant d’Amérique, à ce qu’on dit… L’autre jour, il en est passé trois grands bateaux de suite qui s’en allaient à Rouen.

Et, pendant que se lamentait ainsi le fermier, Cyrille et sa femme se regardaient rapidement, avec une interrogation anxieuse. Tout de même, si le fermier ne leur apportait pas la totalité de la somme attendue, comment feraient-ils ? Et cela était possible. S’il se plaignait ainsi, ce n’était pas sans raison.

— Ah ! oui, continuait-il, les pauvres fermiers sont bien à plaindre. Vous ne vous en doutez pas, vous !

— Vous croyez, dit Mme  Goron. Ce n’est pas tout rose, non plus, de vivre en petits rentiers, allez ! Tout est d’une cherté maintenant !…

— Et les impositions qui augmentent tous les ans, ajouta Cyrille. Et ceci et