Page:Beauclair - Ohé ! l’Artiste, 1887.djvu/141

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Des applaudissements éclataient ; Jean, ravi, faisait servir une nouvelle tournée de bocks. Et il reprenait :

— Vous autres, poètes et romanciers, croyez-vous que vos phrases creuses puissent m’intéresser, moi, profane ! Pas du tout ! Vous chantez des maîtresses que vous n’avez pas eues et des passions que vous n’avez pas connues, vous me racontez des histoires à dormir debout et me décrivez un palais chinois quand vous n’avez jamais vu que Charenton ! Sous prétexte d’études de mœurs, vous me dites des choses que tout le monde sait aussi bien que vous, que les ouvriers se soûlent et que les paysans ne prennent pas de bains, que les commerçants sont avares et que les amoureux sont idiots !