qui n’enlève rien à la clarté, nous aurions tort de ne pas le prendre.
Ainsi, à chaque instant, un accusatif pluriel peut faire liaison avec un mot commençant par une voyelle, à l’aide d’une construction parfaitement claire. Souvenons-nous-en à l’occasion. Si je dis : La libroj, kiujn li donis al mi, on a comme un peu de peine à bien articuler l’n de l’accusatif à cause de la lettre l qui suit. Au contraire, si je dis : La libroj, kiujn al mi li donis, il y a liaison harmonieuse et la clarté n’y perd rien. Inspirez-vous de cette remarque dans des cas analogues.
L’Esperanto visant avant tout à la facilité, à la clarté, ne recule pas devant l'hiatus. D’ailleurs, le choc des voyelles ne déplaisait pas au dialecte ionien, la plus douce langue, a-t-on dit, qu’aient parlée les hommes. En français, l’hiatus n’effraie qu’en vers, encore est-il constant dans le corps même des mots. Quoi qu’il en soit, en prose il ne nous fait pas peur. Ne disons-nous pas couramment : Il passera à Agen. Elle a à arranger, etc. L’hiatus a donc bien droit à l’indulgence dans une langue entravée, sous ce rapport, par le besoin autrement important de la facilité et de la clarté. Cependant, nous pouvons aisément éviter l’hiatus à chaque instant en changeant un mot de place. Si je dis : Bona amiko, j’ai un hiatus, les a se choquant. Mais ne puis-je dire tout aussi clairement : Amiko bona ? Inspirez-vous encore de cette remarque, pour éviter à l’occasion l’entre-choquement des mêmes voyelles.
Quand nous disons, en français : Je l’ai trouvé triste. — J’ai nommé mon fils Adolphe, et, dans une quantité de phrases analogues, il y a ambiguïté de sens.