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ANITA

firent mes gardes en entrant, il leva la tête et me fit, de la main, signe d’avancer près de lui.

— Mes hommes m’apprennent, dit-il, qu’ils vous ont arrêté sur la route de Monterey à Salinas ; et il me paraît pour le moins curieux que vous ayez eu l’audace de vous aventurer sur un terrain complètement au pouvoir de nos troupes depuis plusieurs mois. Ceux qui vous ont fait prisonnier vous accusent d’espionnage, et m’est avis qu’ils ont raison. Qu’avez-vous à dire pour vous défendre ?

— Rien, général. Il est permis à vos gens de m’accuser d’espionnage quand vous savez que je ne puis apporter aucune preuve pour les contredire. Je connais les lois de la guerre pour les avoir plusieurs fois exécutées moi-même sur l’ordre de mes supérieurs. Je ne suis pas un espion, mais il m’est probablement impossible de vous le prouver. Les raisons qui m’ont porté à entreprendre le voyage de Salinas sont d’une nature tout à fait pacifique ; je vous en donne ma parole de soldat.

Le général fixa sur moi un œil scrutateur, mais je supportai son regard avec une assurance qui me parut produire un bon effet.

— Et ces raisons, quelles sont-elles ?

Je baissai la tête en souriant et je relatai au général étonné, mon amour pour Anita et ma résolution de lui dire bonjour en passant par