Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/127

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contraire, avait été charmé de voir son fils tomber dans ses idées et s’il n’avait pas mentionné le nom de mademoiselle Dalcour, c’était uniquement parce que le temps lui avait manqué pour soumettre à Pierre, les conditions de son établissement à Lanoraie. De son côté, Pierre croyait que son père lui avait tout dit et il se flattait déjà d’obtenir le consentement de ses parents pour son union avec la fille du vieux patriote de Contrecœur.

L’heure du dîner vint enfin, et quand après le repas, les garçons de la ferme se remirent au travail, le fermier resta seul avec sa femme et son fils dans le but d’avoir avec celui-ci des explications définitives sur le sujet de son établissement à Lanoraie et de son mariage avec mademoiselle Dalcour. Le père Montépel se sentait d’autant plus à l’aise sur ce sujet, qu’il avait pris comme signe d’assentiment, les paroles que Pierre avaient prononcées en réponse à ses questions. Madame Montépel avait été mise au courant de la conversation et la pauvre mère, comme son mari, en était arrivée à considérer la question comme réglée. Aussi, quelle ne fut pas la surprise des deux époux lorsqu’ils entendirent leur fils commencer la conversation en homme qui a lui-même quelque chose à proposer :

– Mes chers parents, leur dit Pierre, je m’a-