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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/126

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l’aide des employés de M. Dalcour, je crois qu’il te sera facile de continuer le succès de ton prédécesseur. Qu’en dis-tu ?

— Ce que j’en dis ! répondit le jeune homme, mais je trouve l’affaire fort belle ; si belle que je vais vous communiquer à mon tour les projets que j’avais formés et qui seront la suite naturelle de ceux que vous venez de développer. Mais comme l’affaire est sérieuse et que le temps nous manque pour en causer longuement, je vous prie, mon père, de vouloir bien m’accorder une heure de conversation, après dîner, en présence de ma mère.

— Très bien mon fils ! Je crois qu’il vaut mieux en effet, que ta mère soit présente, car l’affaire est assez importante pour que nous lui donnions toute notre attention.

La conversation en finit là pour le moment, car une allége approchait rapidement de la grève et les travaux de chargement allaient recommencer. Le vieillard s’éloigna pour surveiller les employés et Pierre resta sur le rivage pour tenir compte des foins embarqués. Le père et le fils s’étaient arrêtés juste assez tôt pour éviter l’explication qui ne pouvait manquer d’avoir lieu lorsque Pierre soumettrait à son père ses projets de mariage avec Jeanne Girard. Le fermier, tout au