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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/216

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réussi à se faire une belle clientèle américaine en dehors du commerce canadien dont ils ont le monopole. Quelques autres négociants font avec succès l’importation des céréales, des foins, du beurre et des pommes de terre du Canada, et un commerce actif s’est établi depuis quelques années entre Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe et Sherbrooke et tous les centres industriels de la Nouvelle-Angleterre où les Canadiens se sont établis.

Sous le rapport du travail, les familles entières, comme règle générale, entrent dans les filatures de coton. Hommes, femmes et enfants obtiennent des emplois plus ou moins lucratifs, quoiqu’il y ait exception pour les artisans qui ont un métier qui leur permet de commander des salaires plus élevés dans leur spécialité. Mais ces derniers sont forcés de faire la part des temps de chômage ; ce qui fait, que même en travaillant pour des appointements comparativement modiques, les personnes employées dans les filatures peuvent quelques fois gagner tout autant que les hommes de métier. Quelques jeunes Canadiens occupent maintenant des positions responsables comme chefs d’ateliers et contremaîtres dans les manufactures, et l’ouvrier d’origine française, en général, est recherché pour sa fidélité, son assiduité au travail et sa sobriété. Comme classe ouvrière, les Canadiens oc-