Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/217

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cupent une position que l’on pourrait comparer avec avantage à celle de leurs compagnons de races irlandaise, anglaise et écossaise, qui forment avec eux la presque totalité des employés des filatures de coton, à Fall River.

L’émigration canadienne ne s’étant portée vers Fall River que depuis neuf ou dix ans, aucun Canadien n’a encore pu acquérir ce qu’on appelle de la fortune, quoique plusieurs d’entre eux occupent des positions qui les mettent à l’abri du besoin. Le plus grand nombre de ces derniers ont cru devoir prendre leurs lettres de naturalisation afin de protéger leurs propriétés contre les éventualités d’une mort soudaine : ce qui rendrait leur succession assez difficile à régler. Une loi de l’état du Massachusetts assigne aux enfants nés aux États-Unis, toutes les propriétés mobilières ou immobilières qui pourraient être laissées sans dispositions testamentaires, au détriment de la veuve et des enfants nés au Canada, si le père n’a pas été naturalisé américain. L’influence politique que possède la population canadienne est relativement insignifiante, quoique le nombre des électeurs aille en augmentant, chaque année, dans une proportion qui fait prévoir qu’avant longtemps, les citoyens d’origine franco-canadienne pourront prendre la part qui leur revient, à la gestion des affaires publiques.