Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/252

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sept dollars ; ce qui équivalait à une moyenne d’un cent par mille pour le voyage.

L’enthousiasme s’était répandu comme une traînée de poudre, dans tous les centres industriels de la Nouvelle-Angleterre, et chacun se préparait à faire acte de patriotisme, en allant célébrer au pays la fête nationale du Canada. La population canadienne de Fall River avait commencé à s’organiser dès les premiers jours du mois de juin, et trois sociétés avaient formulé l’intention de se rendre en corps à Montréal pour prendre part à la démonstration. Le voyage projeté faisait les frais de toutes les conversations, et chacun consultait l’état de ses finances pour voir si ses économies lui permettraient de se joindre à ceux qui, plus heureux, se trouvaient en moyen de se payer sans hésiter, le bonheur d’une visite au pays natal. Monsieur Dupuis qui était membre de la Société Saint-Jean-Baptiste, avait d’abord décidé de se joindre à ses co-sociétaires, mais après avoir consulté sa femme sur ce sujet, il en vint à la conclusion qu’il serait préférable d’envoyer Michel qui avait mérité cette faveur par son assiduité au travail et sa conduite exemplaire. Le jeune homme était lui-même membre d’une société littéraire connue sous le nom de « Cercle Montcalm », et il serait, sans aucun doute, enchanté de faire le